dimanche 20 septembre 2015

Prochain débat - Radio-Canada

Sept semaines après le début de la campagne électorale de 2015, la lutte est serrée. À moins d'un mois du scrutin, qui aura lieu le 19 octobre prochain, les chefs se préparent pour leur troisième débat télévisé. 
  • Quand: Jeudi le 24 septembre, à 20H
  • Langue: Français
  • Sujet: Général
  • Où regarder: Radio-Canada
  • Organisateur: Consortium des télédiffuseurs canadiens
  • Animateur: Anne-Marie Dussault
  • InvitésStephen Harper (PCC), Justin Trudeau (PLC), Thomas Mulcair (NPD), Gilles Duceppe (BQ), Elizabeth May (PVC)



Premier débat en Français

Il s'agit du premier débat des chefs en français pour l'élection générale de 2015. Il s'agit par ailleurs du premier débat auquel participera Gilles Duceppe.

On peut raisonnablement croire que les régions affectées par le débat du 24 septembre seront le Québec, le nord du Nouveau-Brunswick, le nord et l'est de l'Ontario, la grande région de Winnipeg et le sud de la Saskatchewan. Stephen Harper n'a donc pas beaucoup à perdre s'il performe moins bien que ses adversaires. Ses appuis sont faibles au Québec (outre une poignée de circonscriptions).

Par contre, tout comme la plupart des francophones du pays lors du débat du 17 septembre, on peut s'attendre à ce que les anglophones reçoivent des échos de la part des médias dès le lendemain. Personne n'est donc à l'abri.

Dynamique des échanges

Depuis le début de la campagne, on a aussi assisté à une dynamique intéressante chez les partis d'opposition.

Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique attaquent systématiquement le Parti conservateur, et s'attaquent entre eux. En contrepartie, le Parti conservateur s'attaque à eux comme étant une seule et même option: la mauvaise (e.g.: "these guys will raise your taxes"). En revanche, le Bloc Québécois s'attaque presque exclusivement au NPD, épargnant ainsi le PLC. Le Parti vert, quant à lui, s'attaque aux Conservateurs et égratigne le souvent NPD au passage. Là encore, le PLC est épargné.

Décision stratégique de la part du BQ, qui concentre son tir sur l'ennemi qui occupe sa place sur l'échiquier; décision cohérente pour le PV, qui a toujours eu une relation d'entraide relative avec le PLC.

Gains potentiels

Quels gains les chefs peuvent-ils espérer faire, ce jeudi? Voici un bref résumé.


Gilles Duceppe, chef du BQ de 1997-2011, puis depuis 2015
Membre de la Chambre des Communes, 1990-2011
Comme l'indique le slogan du BQ pour cette élection, "On a tout à gagner", Gilles Duceppe ne peut que faire des gains lors ce ce débat. Selon tous les sondages, le Bloc ne remporterait aucun siège si les élections avaient lieu aujourd'hui. Or, Duceppe est reconnu pour être très performant lors des débats, et il pourrait aller regagner une part des votes qui sont passés au NPD. Sans nécessairement pouvoir parler de gains à proprement dit, Gilles Duceppe pourrait faire mal au NPD.


Elizabeth May, cheffe du PVC depuis 2006
Membre de la Chambre des Communes depuis 2011
Elizabeth May aussi a beaucoup à gagner, puisqu'elle a du temps d'antenne. Lors des débats auxquels elle a participé, elle était habituellement vue comme une médiatrice, comme une présence calme et rassurante durant les échanges agressifs entre les autres chefs. Sa présence a plus de chance de venir en aide au parti qu'elle souhaitera appuyer tacitement. Si elle fustige Trudeau mais épargne Mulcair, certains électeurs progressistes pourraient aller voir le NPD. Si elle appuie Trudeau et critique Mulcair, c'est le contraire qui pourrait se produire.



Thomas Mulcair, chef du NPD depuis 2012
Membre de la Chambre des Communes depuis 2007
Pour la première fois depuis la création du parti, le NPD a des chances de former le prochain gouvernement. Thomas Mulcair a donc beaucoup de poids sur les épaules. Il est présentement le favori dans la course pour une majorité de Québécois, et le Québec est la clef s'il souhaite gagner. Jusqu'à présent, cet engouement qu'on voit au Québec pour le NPD n'a pas pu être répété ailleurs au pays. Mulcair doit donc montrer aux électeurs libéraux et bloquistes de Montréal qu'il peut et va gagner contre Harper, grâce à eux. S'il ne réussit pas à s'imposer comme unique alternative aux Conservateurs, le vent pourrait tourner et le PLC pourrait récolter des gains ailleurs dans la grande région de Montréal.




Justin Trudeau, chef du PLC depuis 2013
Membre de la Chambre des Communes depuis 2008
Justin Trudeau a certainement le plus à perdre et le plus à gagner. Après avoir tenu tête à deux vétérans lors des deux derniers débats en anglais, il doit maintenant convaincre l'électorat francophone, qui lui échappe présentement. S'il réussit à s'imposer comme un leader crédible, il pourrait profiter du vote stratégique de ceux qui souhaitent "battre Harper à tout prix." Cet avantage pourrait lui livrer les circonscriptions manquantes au Québec et en Ontario pour passer devant les autres partis.



Stephen Harper, cher du PCC depuis 2004
Membre de la Chambre des Communes depuis 1993
Enfin, pour préserver ses sièges du Québec, Stephen Harper doit performer au niveau habituel. Il a peu à perdre et peu à gagner, outre potentiellement la circonscription de Mont-Royal, sur laquelle les Conservateurs misent beaucoup (pour des raisons symboliques, diront certains). La campagne conservatrice du Québec est bien plus une question de candidats et de terrain qu'une question nationale. Les bases de données et les comptes bancaires des circonscriptions bleues sont bien garnies, et les équipes de bénévoles bien entraînées. Harper doit simplement éviter de s'éloigner de la ligne de parti, et ses acquis devraient rester relativement inchangés. Le seul risque auquel il fait face, c'est que Trudeau ou Mulcair prenne le dessus sur l'autre et qu'on assiste à un mouvement massif vers l'un ou l'autre des partis d'opposition. Si c'était le cas, les Conservateurs n'auraient pas assez de sièges pour former le gouvernement.


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